Top 5 des via ferrata de l’Hexagone

La saison estivale approche à grands pas et vous êtes toujours en manque d’inspiration ? Chez Hardloop, nous recommandons chaudement à tous les mordus d’adrénaline de s’adonner à la via ferrata.

La via ferrata quèsaco ?

À mi-chemin entre la randonnée et l’escalade, la via ferrata est un itinéraire aménagé directement sur une paroi rocheuse, où le sportif est équipé d’éléments métalliques bien spécifiques. Ces derniers lui permettent de progresser en toute sécurité, sur des chemins très peu empruntés par le marcheur traditionnel.

Lorsque l’itinéraire ne présente pas de difficultés majeures, un simple câble fixé à des broches ancrées dans la roche suffit à équiper le grimpeur. Toutefois, si le parcours est un peu plus corsé, il est complété par des équipements plus techniques (rampes, échelons, poutres, échelles) afin de faciliter la progression.

Lorsque le circuit est majoritairement aménagé de cordes fixes, il sera alors appelé via corda, soit voie encordée en italien. À la différence de la via ferrata, le sportif se déplace plus naturellement, c’est-à-dire sans l’utilisation de câbles, échelles ou barreaux.

Grâce au matériel fourni, nul besoin d’être un pro de la grimpe pour pratiquer la via ferrata. Certains parcours sont cependant plus ardus que d’autres et demandent d’avoir déjà pratiqué ce sport. Mais ce sont avant tout le respect des règles de sécurité et votre bonne condition physique qui priment. Cela va sans dire mais la peur du vide et la via ferrata font deux !

Certains disent que la via ferrata existe depuis la nuit des temps. Elle serait apparue à l’époque préhistorique, lorsque l’homme se mis à aménager des sentiers pour la chasse, et pour accéder à son habitat. On a ainsi retrouvé des échelles, mains-courantes, échelons ou même des marches taillées dans la roche… datant de 1800 avant J.-C !

Mais celle que l’on nomme officiellement via ferrata voit le jour au 19ème siècle, dans les contrées autrichiennes. Après avoir réalisé la mythique ascension du Haut Dachstein, un sommet alpin culminant à 2995 mètres d’altitude, Friedrich Simony, un alpiniste passionné, décida d’aménager des équipements permettant de faciliter l’itinéraire. Des échelles, clous métalliques, cordes et échelons furent ainsi fixés sur le parcours.

Séduits par les techniques autrichiennes, les italiens décidèrent de s’emparer de cette activité, lorsqu’éclata la guerre 14-18. Ils s’en servirent pour transporter les hommes et l’artillerie dans la région des Dolomites, afin de permettre aux troupes de traverser les passages ardus avec du matériel lourd. C’est d’ailleurs de là qu’elle tire son nom, puisque via ferrata signifie voie ferrée en italien. Les voies furent ainsi équipées de cordes fixes et d’échelles en bois. Toutefois, les normes de sécurité étant légèrement moins strictes qu’aujourd’hui, les soldats n’étaient pas assurés. Cela fut la cause de nombreux accidents néfastes…

Au fil des années, ces itinéraires fleurirent un peu partout dans les massifs montagneux européens, en se dotant progressivement d’équipements plus techniques et plus sûrs pour les ascensionnistes. Des câbles et barres de fer furent installés, afin de faciliter l’accès à certains sommets.

À partir des années 1950, ces parcours commencent à attirer les grimpeurs en quête de sensations nouvelles. Mais ce n’est qu’à partir des années 1990 que la via ferrata connait un véritable boom. Les circuits deviennent de plus en plus athlétiques, privilégiant les passages raides.

Aujourd’hui, ce sport séduit des milliers de sportifs à travers le monde à la recherche de parcours extrêmes, ou simplement en quête d’itinéraires ludiques.

Que vous soyez un vrai accro de la grimpe ou un ascensionniste curieux, nous avons sélectionné pour vous quelques-uns des meilleurs spots de via ferrata dans nos jolies contrées gauloises.

Via ferrata en Corse

Si une médaille d’or devait être décernée à la région la mieux préservée de l’Hexagone, la Corse raflerait sans doute la médaille. Ses paysages sont quasi-vierges de toute construction industrielle, lui donnant ainsi un caractère sauvage inégalé. Entre ses 99 sites classés Natura 2000,  ses plages paradisiaques et son maquis typiquement méditerranéen, la Corse a de quoi conquérir le plus cynique des hommes.

Les via-ferratistes apprécient notamment ses itinéraires rocheux mêlant mer et montagne de façon prodigieuse. Attention, certains passages sont plus raides que d’autres. Frileux, s’abstenir !

  • Via ferrata de Tolla

À deux pas d’Ajaccio, la via ferrata de Tolla est un parcours très ludique, idéal pour les néophytes. L’itinéraire ne présente pas de difficultés techniques majeures et s’effectue le long des sublimes gorges du Prunelli, surplombant une eau bleu turquoise. Mais rien ne vaut la vue finale, qui offre un panorama époustouflant sur toute la vallée, jusqu’au golfe d’Ajaccio.

Bon à savoir : au cours de la saison estivale, les sorties sont généralement encadrées par un moniteur. Si vous souhaitez effectuer le parcours hors-saison en présence d’un moniteur, notez qu’un minimum de personnes sera requis.

Via ferrata en région Rhône-Alpes

Impossible de quantifier tous les trésors qu’offre la région, tant ils sont nombreux et  diversifiés. Parmi les mille et une richesses naturelles figurant au patrimoine rhônalpin, on compte 3 parcs nationaux et 4 parcs régionaux, dont le PNR de la Vanoise, peuplé de bouquetins et autres charmants animaux de montagne.

Chez Hardloop, nous avons un faible pour les gorges de l’Ardèche, qui sont un véritable paradis en matière de via ferrata. Il s’agit du site le plus visité du département, et ça n’est pas pour rien ! Classées « réserve naturelle », les gorges ne comptent pas moins de mille espèces animales et végétales différentes, et des dizaines de grottes.

Pour les grands mordus de marche, nous conseillons tout particulièrement la Haute-Savoie et son Parc naturel régional du Massif des Bauges, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il recense près de 7000 km de sentiers balisés, qui permettent de parcourir à pied le territoire, des grands lacs aux alpages. Sur certains parcours de via ferrata, on a une vue imprenable sur le lac d’Annecy du Bourget. À ne manquer sous aucun prétexte.

  • Via corda des 3 pucelles

Non il ne s’agit pas d’un site à la réputation douteuse mais bien d’un superbe itinéraire, tout à fait adapté aux débutants. Son nom lui vient de ses trois dents rocheuses de 150 mètres, reliées entre elles par des cols et brèches. Cette configuration originale offre de jolis parcours d’escalade, assez corsés d’un point de vue physique, tout en restant accessibles au grand public.

Il s’agit ici d’une via corda, ce qui signifie que les déplacements s’effectuent à l’aide de mousquetons, cordes… et avec vos mains !

Située dans le Parc naturel régional du Vercors, la via corda des 3 pucelles est un vrai plaisir des yeux. Les sportifs évoluent au beau milieu d’une forêt dense et de falaises vertigineuses, se parant de rose au coucher du soleil. Sans oublier la vue imprenable sur le Mont Blanc !

Les amateurs d’adrénaline apprécieront la tyrolienne de 15 mètres à l’horizontale, aménagée pour franchir une brèche sur l’arête finale.

Via ferrata dans les Alpes-Maritimes

Si pour vous les sports outdoors sont synonymes de grands frissons, les Alpes-Maritimes ont tout pour vous séduire.  Les gorges vertigineuses du département sont un vrai bonheur pour les via-ferratistes un peu casse-cou. La région est également pourvue d’un taux d’ensoleillement avantageux. À privilégier si vous misez sur les conditions météo.

Question décor, les Alpes-Maritimes ne sont pas à plaindre. Eau cristalline, roches ocres, forêt de pins, cascades vertigineuses… Bref, le pied.

Nous avons un petit coup de cœur pour le Parc national du Mercantour, qui fait partie des espaces naturels les plus riches du pays, grâce à son incroyable biodiversité. Situé entre mer et montagne, le parc se compose d’immenses forêts de mélèzes et de lacs glaciaires, offrant une vue incroyable depuis les différents parcours de via ferrata.

  • Via ferrata du « Rocher des 9 heures »

Son nom signifie « 9 vents » en provençal et fait probablement référence au mistral qui souffle dans la région.

L’originalité de ce parcours vient notamment du fait qu’on y accède par le centre-ville, depuis lequel on emprunte un petit sentier grimpant dans la forêt. Son exposition sud-est garantit un ensoleillement toute l’année. Attention, il est conseillé de s’y rendre le matin pour profiter de la fraîcheur des températures !

Mieux vaut avoir déjà pratiqué la via ferrata ou bien être accompagné d’une personne expérimentée, car quelques difficultés techniques composent le parcours. Si vous êtes sujet au vertige, l’itinéraire n’est pas conseillé, car on prend rapidement de la hauteur. Pas besoin d’être en grande forme pour la première partie du parcours. En revanche, la seconde est un peu plus sportive.

La première partie est notamment dotée d’une grande cheminée[1] et se termine par un pont népalais à plus de 50 mètres du sol. Quelques endroits de récupération sont présents sur le chemin (non négligeable pour les débutants).

La seconde partie se compose de quelques passages un peu plus techniques. La distance entre les câbles est assez grande et le pont de singe demande une certaine aisance en hauteur.

Via ferrata dans les Pyrénées

Reliefs escarpés, encaissements, forêts austères, rivières, torrents : les Pyrénées n’ont de cesse d’émerveiller les férus de nature … et de gastronomie ! N’oublions pas que c’est dans cette célèbre chaîne montagneuse qu’est produit notre roquefort national.

De superbes Parcs naturels régionaux composent la région pyrénéenne, dont le PNR du Quercy, qui s’étend sur près de 176 000 ha. Ici, on peut observer « le ciel le plus pur de France » sur une trentaine de kilomètres, car la pollution y est très faible. Un lieu à privilégier si vous êtes amateur d’astronomie.

Mais le must en matière de via ferrata dans la région reste l’Aveyron et son parc naturel des Grands Causses. Tyroliennes géantes, ponts de singes, passerelles et tunnels s’enchaînent sur les parcours aveyronnais, dans des gorges sauvages à couper le souffle. Quel que soit votre niveau, il existe plusieurs itinéraires adaptés à votre degré d’expérience.

  • Via ferrata du Vicdessos

Très bien organisée, la via ferrata du Vicdessos se divise en deux parties, destinées à deux niveaux différents.

La première s’adresse aux enfants ou aux néophytes. Pour ceux qui le souhaitent, il est même possible de contourner certaines difficultés et de redescendre par un sentier. Un parcours « découverte » est également présent sur cette partie. Il demande une meilleure condition physique mais reste tout de même accessible aux débutants.

La seconde partie est plus sportive et technique. Ici, impossible d’éviter les difficultés. Si vous avez déjà pratiqué la via ferrata, les poutres, passerelles et ponts de singes n’auront aucun secret pour vous.

Via ferrata dans le Jura

Les naturophiles s’en donneront à cœur joie dans cette région où les montagnes, rivières, cascades, alpages et forêts font joyeux ménage. D’ailleurs, le mot Jura est issu du celte et signifie « hauteur boisée ». Cela vient probablement du fait que près de la moitié de son territoire est composé de forêts, ce qui n’est pas pour déplaire aux sportifs de plein-air. Bon à savoir : près de 700 kilomètres ont été balisés en GR® (Grande Randonnée) dans le département.

Le Jura est également une zone de cours d’eau, formée de lacs, rivières et cascades au charme bucolique. Un must-have pour les via-ferratistes en quête de nature sauvage.

  • Via ferrata du Fort l’Ecluse

Le site de Fort l’Ecluse constituait à l’époque romaine un passage naturel stratégique entre le Jura et les Alpes suisses. Ainsi, il joua longtemps le rôle de frontière. Il ne devint français qu’au XVIIe siècle et fut ce moment-là transformé en un ouvrage militaire, afin d’illustrer la supériorité du roi.

C’est précisément sur la raide paroi calcaire supportant le Fort l’Ecluse que le parcours de via ferrata a été aménagé. La sortie du parcours s’effectue au niveau du fort, offrant une belle surprise à ses visiteurs.

Cette via ferrata s’adresse à un public plutôt expérimenté, car elle se compose de ressauts (pentes brusques) assez raides et de passages nécessitant un effort assez intense. Mais le jeu en vaut la chandelle, car la vue sur le Rhône et le défilé de l’Écluse y est magnifique. Une partie de l’itinéraire longe également les remparts, donnant un petit côté médiéval au parcours.

Article rédigé pour Hardloop.fr, sous réserve de modification du client.

[1] Faille dans laquelle le sportif progresse en utilisant les deux parois rocheuses.

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