Romain Rolland est un auteur français né à Clamecy le 29 janvier 1866, lauréat du prix Nobel de littérature en 1915. Passionné d’art et de musique, il est notamment connu pour son roman Jean-Christophe, dont le héros est un musicien allemand et une figure emblématique du pacifisme. L’écrivain consacrera une grande partie de sa vie et de ses écrits à cette thématique, en promouvant le refus de la violence entre les hommes.
Ses premières années
Romain Rolland naît en 1866 à Clamecy au sein d’une famille bourgeoise aisée. Il passe ses 14 premières années dans sa ville natale puis, en 1880, il s’installe à Paris avec sa famille.
Après un parcours scolaire au lycée Louis-le-Grand, il est reçu à l’École normale supérieure en 1886. Fortement intéressé par les sciences humaines, il en ressortira agrégé d’histoire trois ans plus tard. Tout naturellement Romain Rolland devient ensuite professeur dans la même matière aux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand. C’est au cours de cette période qu’il fait la connaissance de sa première femme, Clotilde Bréal, qu’il épouse en 1892.
L’union entre les deux époux ne durera pas plus de neuf ans. Une fois le divorce prononcé en 1901, Romain Rolland s’installe seul, au 162, boulevard du Montparnasse.
Jean-Christophe : son roman phare
C’est durant ses années de célibat que Romain Rolland noue une relation passionnelle avec celle qui marquera sa vie à jamais : l’écriture. Conjuguant son intérêt pour la littérature et son amour pour la musique, il écrit Vie de Beethoven en 1903, une biographie consacrée au célèbre compositeur.
Mais c’est véritablement l’année d’après que commence ce qui élèvera l’écrivain au rang d’auteur reconnu. Entre 1904 et 1912, Romain Rolland écrit le premier roman fleuve du XXe siècle : Jean-Christophe. Ce dernier relate la vie d’un musicien allemand, incarnant l’espoir d’une humanité réconciliée. Il illustre avec précision le contexte de l’époque : celui d’une société d’avant-guerre marquée par une violence sous-jacente.
Lorsque le dernier volume est publié, il quitte définitivement l’enseignement pour se consacrer à sa vie d’écrivain.
Romain Rolland, l’auteur engagé
En 1914, la Première Guerre Mondiale est déclarée. Romain Rolland réside alors en Suisse et décide d’y rester, profondément bouleversé par le scénario catastrophique dans lequel s’enlise l’Europe.
Son écriture prendra un tournant résolument pacifiste : il publie son plus célèbre texte sur la Première Guerre Mondiale, Au-dessus de la mêlée (en 1914), qui dénonce l’absurdité de la belligérance et son effet néfaste sur la jeunesse.
Prix Nobel
À l’heure de la Grande Guerre, l’écriture de Romain Rolland est considérée comme un symbole du pacifisme aux yeux du monde. Ses articles engagés sont traduits en plusieurs langues et, en 1915, il se voit décerner le prix Nobel de littérature.
Sa volonté de promouvoir l’union entre les peuples le pousse à étudier la philosophie indienne. Il en ressortira Mahatma Gandhi en 1924. Une fois de plus, l’écrivain se positionne en pionnier de la littérature : il s’agit là de la première biographie consacrée au mythique défenseur de la non-violence.
En parallèle, Romain Rolland entretient un réseau de correspondance avec des écrivains du monde entier. Parmi les icônes littéraires avec qui il est lié figure son ami le plus intime : Stefan Zweig, avec qui il partage ses idées pacifistes.
Stefan Zweig : une amitié plus que littéraire
Séduit par la portée universelle du roman Jean-Christophe de Romain Rolland, l’écrivain autrichien Stefan Zweig décide de rencontrer en personne l’auteur français en 1911. Les deux hommes partagent, en plus d’un amour commun pour la musique, celui d’une même foi en l’humanité. S’ensuit une longue correspondance entre 1910 et 1940 : 945 lettres furent retrouvées.
Zweig et Rolland se côtoient fréquemment entre 1922 et 1927 à l’occasion de divers événements et se rendent mutuellement hommage à travers leurs œuvres. Romain Rolland rédige notamment la préface du livre Amok écrit par Stefan Zweig.
Mais face à la montée du fascisme en Europe dans les années 1930, les deux amis finissent par s’éloigner progressivement. Rolland s’engage politiquement contre le fascisme hitlérien, tandis que Zweig choisit de ne pas prendre parti.
Militant politique
À partir de 1930, Romain Rolland s’engage en faveur de l’URSS. Il rencontre sa seconde femme, la poétesse russe Maria Koudacheva, qu’il épouse en 1934.
Rencontre avec Staline
Lors de son voyage à Moscou avec son épouse en 1935, Romain Rolland rencontre Staline. Il devient alors un fervent militant en faveur de l’Union soviétique et contribue à la création du Front populaire en France, en 1936.
La violence des événements politiques qui s’ensuivent le convainc peu à peu de s’éloigner de la scène militante. En 1938, il quitte la Suisse pour s’établir à Vézelay.
C’est l’occasion pour l’écrivain de faire le point sur sa vie. À ce titre, il publie son journal, qu’il intitulera Journal de Vézelay, dans lequel il relate ses souvenirs personnels. Enfin, il rédige son dernier ouvrage, Péguy, consacré à la biographie de l’auteur. L’écrivain Romain Rolland décède à Vézelay la même année, le 30 décembre 1944, âgé de 70 ans.
Article rédigé pour Fnac.com