« Penser global, agir local ». Cette phrase fréquemment utilisée dans le secteur de l’environnement illustre parfaitement la démarche durable dans laquelle s’inscrivent un nombre croissant d’acteurs de tous bords.
Développement durable et sport
Pierre Rhabi, fondateur du mouvement écologique Colibri, explique cette notion à travers une célèbre histoire amérindienne. Lors d’un feu de forêt, un colibri tente d’éteindre l’incendie en ramenant l’eau de la rivière avec son bec. Les autres animaux, moqueurs, lui demandent comment il compte éteindre le feu. C’est alors que le colibri répond « je fais ma part ». En d’autres termes, c’est par l’action de chaque individu, quelle que soit sa force, que des résultats concrets pourront être atteints.
À l’heure où le réchauffement climatique, les désastres écologiques et les maladies liées aux problèmes environnementaux avancent à grande vitesse, de plus en plus de marques d’outdoor s’inscrivent dans cette logique. Dans ce secteur qui touche approximativement 70 millions de personnes, ces marques s’engagent tour à tour à fabriquer des vêtements respectueux de l’environnement, des consommateurs et des producteurs.
Ils suivent ainsi les 3 piliers principaux du développement durable, à savoir le pilier environnemental, social et économique. Car produire de façon durable signifie préserver les ressources naturelles, tout en garantissant des conditions de travail équitables pour le producteur, en développant ainsi l’économie locale du pays. Un quatrième volet santé s’ajoute à cela, puisque de nombreuses marques de sport outdoor (montagne, running, etc.) s’engagent également à préserver la santé du consommateur, en supprimant tout produit potentiellement allergène.
Cette nouvelle étape chez les firmes sportives fait suite à de longues années de production textile aux conséquences environnementales fortement néfastes. Afin de produire leurs textiles, une grande quantité d’eau, d’énergie et de produits dangereux (métaux lourds, phénols chlorés, colorants allergènes) étaient (et sont encore) utilisés. De ce fait, c’est à la fois les ressources naturelles et la santé du consommateur qui est mise en danger. C’est notamment le cas pour les matériaux imperméables ou résistants à la chaleur, qui sont obtenus à partir de PFC (perfluorocarbures), un composant hautement toxique. Il est par ailleurs, très persistant dans l’environnement car il contamine l’eau, l’air et la chaîne alimentaire.
Afin de faire face à ces enjeux de taille, certaines marques ont pour but principal de trouver des alternatives plus écologiques et moins nocives pour la santé humaine.
Chez Hardloop, en tant que promoteurs des sports outdoors, nos activités sont au plus près de la nature. Nous souhaitons donc promouvoir l’action engagée de ces marques de sport de plein-air qui, à travers une série d’engagements éthiques, s’inscrivent dans une logique durable et équitable.
Quels sont les labels durables de la filière textile des sports de plein air ?
Le label Bluesign®
Issu des montagnes helvétiques, Bluesign® a été créé en Suisse, par l’entreprise Schoeller Textil AG, en 1997. En l’an 2000, il devient un label international dédié à la production textile. Il s’agit à ce jour du label le plus complet en matière d’équipements de montagne.
Son rôle est de vérifier l’impact environnemental et sanitaire de chaque étape de production, en les soumettant à un contrôle strict. Ce contrôle a pour but de vérifier qu’aucune substance n’a été utilisée lors de la production de vêtements, sur toute la chaîne de fabrication. Les 5 éléments clés de labellisation sont :
· Les émissions atmosphériques
· La pollution des eaux
· La sécurité du consommateur
· L’hygiène au travail et la sécurité professionnelle
· La productivité des ressources
Afin de procéder à la vérification de ces éléments, Bluesign® a établi un cahier des charges précis, composé de toute une série de critères spécifiques. Ces critères se basent sur les trois piliers du développement durable (environnemental, social et économique).
· Le critère environnemental
Ce dernier stipule qu’aucune substance nuisible à l’environnement et aucun produit cancérigène ne peut être utilisé lors de la production. En parallèle, afin de bénéficier du label, les marques doivent mettre en place un plan de durabilité, concernant notamment la consommation d’eau, d’énergie et la gestion des déchets.
En outre, chaque matière première est notée en fonction de sa toxicité et de son impact environnemental avec un code couleur bien précis, permettant d’indiquer s’ils sont aptes à entrer dans le processus de fabrication. Bleu pour les usages sûrs, gris pour les manipulations spéciales et noir pour les produits interdits. Pour cette dernière catégorie, Bluesign® accompagne les sites de production, afin de les aider à trouver des produits alternatifs.
Parmi les matériaux écologiques préconisés chez Bluesign®, le Primaloft® en fait partie. Il s’agit d’une microfibre isolante fabriquée à partir de matériaux recyclés. Utilisé, entre autres, pour la fabrication de duvets ultra-isolants, le Primaloft® emmagasine un maximum de chaleur corporelle, tout en évacuant la transpiration à travers ses fibres. Il sèche également très rapidement (idéal en cas d’intempéries).
Son impact est moindre à niveau environnemental car il n’utilise aucun produit animal (contrairement à d’autres duvets fabriqués à partir de plumes de canard). Cette microfibre existe sous plusieurs formes, élaborées en fonction des usages de l’utilisateur. Ainsi, le Primaloft® Gold Insulation Eco, une matière particulièrement respirante, est fabriquée dans sa quasi-majorité à partir de fibres recyclées.
Les teintures textiles bénéficient d’un traitement tout particulier chez Bluesign®, afin de limiter l’impact environnemental. Ce sont, chaque année, 1,6 millions de piscines olympiques (soit plus de 126 000 litres d’eau par seconde) qui sont utilisées pour faire des teintures textiles ! Pas étonnant que de plus en plus de marques s’intéressent à des alternatives plus écologiques…
Enfin, chaque « input » (produits entrants dans la fabrication) tels que les fibres, produits chimiques ou l’énergie, est évalué. Il en est de même pour les « outputs » (produits finis), contrôlés afin de minimiser le gâchis d’eau, la pollution de l’air et la production de déchets. Dans cette optique, de nouveaux équipements ont été instaurés, afin de réduire considérablement les émissions de CO2, ainsi que des équipements de traitement des eaux usées. Avant de commencer la production, un audit est évalué par un institut indépendant afin de vérifier que les critères environnementaux sont bien respectés.
· Le pilier social
Le bien-être des employés fait également partie des critères éthiques de Bluesign®. L’objectif est de leur garantir des conditions de travail optimales. Les critères sociaux du label sont basés sur les conventions de l’OIT (Organisation International du Travail), relative à la transformation du textile. Cela permet d’éviter ce à quoi font face de nombreux employés d’usines textiles comme le travail forcé, le travail des mineurs, la maltraitance ou la discrimination physique.
Afin de garantir aux employés un environnement sécuritaire, un cahier des charges strict leur est imposé. Il concerne, entre autres, la manipulation de matériaux potentiellement nocifs pour leur santé. Des formations sont également organisées afin de leur apprendre à manipuler ce type de produit, et des aménagements sont mis en place pour les protéger des nuisances sonores.
Ce volet social s’adresse également au consommateur, notamment à travers le choix de matériaux, qui fait partie des critères principaux de Bluesign®. Par exemple, afin de protéger au maximum la santé de l’utilisateur, l’utilisation du traitement Polygiène® sur la surface du tissu permet au vêtement de ne pas être en contact avec la flore bactérienne naturelle de la peau, évitant ainsi toute allergie ou irritation.
· Le pilier économique
L’un des objectifs clés de Bluesign® est de produire des textiles de qualité, tout en utilisant un nombre de ressources limité. Le but est à la fois de moins puiser dans les ressources naturelles, tout en effectuant des économies.
De plus en plus de marques d’outdoor ont manifesté leur volonté de produire de manière durable et équitable. Elles ont donc effectué les démarches nécessaires pour bénéficier du label Bluesign®.
La marque The North Face
Au service des alpinistes depuis 1966, The North Face tient son nom du versant le plus redouté des montagnards, la face nord. La marque américaine se spécialise dans les équipements pour sportifs de haut niveau (alpinistes, skieurs, planchistes, coureurs d’endurance…).
Désirant prendre part au combat contre le changement climatique et minimiser son impact environnemental, la firme décide d’entreprendre ses démarches de labellisation en 2010.
D’un point de vue environnemental, le bilan est plus que positif. Entre 2010 et 2015, plus de 310 000 gallons d’eau sont économisés, soit l’équivalent de 470 piscines olympiques ! Pour couronner le tout, environ 3965 tonnes de produits chimiques ont été économisées. Il ne fait pas de doute que les critères de labellisation sont une vraie machine de guerre en matière de sauvegarde des ressources naturelles.
L’un des exemples les plus parlants de leur performance écologique reste sans aucun doute l’iconique veste Denali. Créée en 1988 pour les grimpeurs Todd Skinner et Paul Diana, pour leur ascension du Salathe Wall, elle n’a cessé d’équiper les plus grands ascensionnistes.
Avec la labellisation Bluesign®, le processus de production de cette veste prit un virage à 180 degrés. Elle est désormais élaborée à partir de… plastique ! Alors que des millions de bouteilles en plastique atterrissent dans les décharges, The North Face a décidé de leur donner une seconde vie en les réintégrant dans plusieurs de ses vêtements. Autrefois produites à partir de pétrole, les polaires sont aujourd’hui fabriquées à partir de ces bouteilles. Résultat, près de 30 millions de bouteilles en plastique sont recyclées chaque année.
Autre changement révolutionnaire de la marque : le procédé de séchage. Dans sa première version, le séchage utilisait une quantité considérable d’eau et de produits chimiques. Grâce à de nouvelles techniques innovantes, le nouveau système de séchage permet d’économiser près de la moitié d’eau par rapport à la technique originale et la même quantité de produits chimiques.
Un processus de recyclage a également été mis en place pour les tissus non utilisés, afin de pouvoir les transformer en de nouveaux vêtements. La marque a réalisé que sur dix vestes fabriquées, 4 nouvelles vestes pouvaient être créées à partir des tissus restants. Cette initiative illustre bien la volonté de la marque de préserver au maximum les ressources naturelles, en produisant moins mais mieux.
Des résultats similaires ont été observés grâce à la labellisation OEKO-TEX®, qui fait partie des protagonistes clés en matière de certification environnementale.
Le Label OEKO-TEX® :
En 25 ans (de 1922 à nos jours), OEKO-TEX® est devenu le label de certification le plus répandu au monde en matière de textiles écologiques, exempts de produits toxiques pour le corps et l’environnement.
Il est né dans les années 1990, sous l’initiative de l’institut allemand de recherche Hohenstein. Sa venue donne naissance à une nouvelle ère pour les textiles. Ils peuvent désormais être garantis non-toxiques d’un point de vue sanitaire et environnemental. Avant l’arrivée d’OEKO-TEX®, aucun label ne permettait d’évaluer la potentielle toxicité des produits textiles.
Tout comme son homologue Bluesign®, ce label soumet toute la chaîne de production à une série de critères, afin de garantir la durabilité de chaque étape de fabrication. Plus le contact avec la peau est important, plus les critères sont élevés.
4 classes de produits sont différenciées, afin de prendre les mesures nécessaires selon l’utilisation du produit. Par exemple, les articles pour bébés sont classés dans une catégorie à part (classe de produits I), tout comme les textiles les plus en contact avec la peau (sous-vêtements, linge de lits, etc.).
Afin de vérifier le respect de ces critères, OEKO-TEX® fait appel à des auditeurs indépendants, qui vérifient que tous ces critères aient bien été respectés. 18 instituts indépendants de recherche sont membres d’OEKO-TEX®, en Europe et au Japon. Ils effectuent des tests indépendants pour vérifier l’exemption de produits toxiques (métaux lourds, phénols chlorés, colorants à potentiel allergène, phtalates, pesticides…).
Au même titre que Bluesign®, le label OEKO-TEX® comporte un volet social. Depuis 2011, le taux d’accident du travail a réduit de 60 %, grâce à la mise en place de mesures préventives pour les employés. Ces dernières sont consacrées aux potentiels dangers liés à la manipulation des produits. Un procédé d’évaluation des risques est mis en place régulièrement, afin de créer par la suite des formations internes pour les employés, destinées à les protéger au maximum des risques. Porter un masque, des bouchons d’oreilles ou des lunettes de protection font partie des gestes quotidiens à effectuer, afin de se prémunir contre les risques sanitaires. Cela est particulièrement important à mettre en place dans des pays en voie de développement, où ce type de mesures est encore peu fréquent.
Il existe 3 types de certifications et un label indépendant créé OEKO-TEX® :
· OEKO-TEX® STANDARD 100
Cette certification est destinée aux articles textiles, basés sur des critères de non-toxicité. La présence de produits chimiques au sein de la production est très limitée, voire quasi-nulle. Par ailleurs, le vêtement est garanti sans formol, métaux lourds, ni colorants cancérigènes ou allergènes.
Afin de vérifier l’impact sanitaire sur le consommateur, toute une série de tests est effectué. Parmi eux, le test d’absorption cutané permet de vérifier les composants présents dans le textile, grâce à une transpiration artificiellement déclenchée. La présence de produits chimiques est également vérifiée à l’aide de tests de salive artificielle.
· Made in Green
Ce label créé par OEKO-TEX® introduit la notion de traçabilité dans le produit et garantit l’absence de produits nocifs pour la santé. Ainsi, le pays d’origine est indiqué mais également les différentes étapes de production.
Il se base sur des critères environnementaux et sociaux. Ce dernier point est particulièrement important dans ce label, puisqu’il s’engage à respecter l’Organisation Internationale du Travail dans tous les centres de production et à chaque étape de fabrication. Des audits externes sont mis en place dans les usines afin de vérifier les conditions de travail.
Le volet environnemental est également présent dans chaque phase de la production. Chacune de ces phases doit avoir lieu dans des centres de production disposant de certifications environnementales, telles que l’ISO 14001 ou bien l’OEKO-TEX® STANDARD 1000.
· OEKO-TEX®STANDARD 1000
Cette certification se concentre tout particulièrement sur le respect de l’environnement et complète par cela l’OEKO-TEX® STANDARD 100. Notamment car elle concerne l’ensemble de la chaîne de fabrication (des matières premières à la production). Les sites de production sont soumis à des contrôles et audits systématiques, afin de vérifier qu’ils respectent les ressources naturelles. Parmi les critères de respect de l’environnement figurent le traitement des eaux usées et de l’air d’évacuation, l’économie d’énergie et l’exclusion de colorants nuisibles à l’environnement.
· OEKO-TEX® 100 PLUS
Répondant à la fois aux critères de l’OEKO-TEX® STANDARD 100 et 1000, les produits certifiés OEKO-TEX® 100 PLUS se focalisent sur l’élimination des substances toxiques, le respect de l’environnement, les conditions sociales des travailleurs et l’optimisation des ressources utilisées. En somme, il réunit presque toutes les certifications OEKO-TEX® en une seule.
Aux vues de la renommée internationale et de la montée croissante de la tendance écologique, de nombreuses marques ont décidé d’adopter le label OEKO-TEX®.
La marque Norrøna
Créée en 1929 par un Jørgen Jørgensen, un norvégien mordu d’activités de plein air, la marque Norrøna a été imaginée dans un contexte particulier. À cause des conditions météorologiques particulièrement hostiles de la Norvège, les produits furent conçus afin de pouvoir résister aux climats les plus extrêmes. Au fur et à mesure des années, la marque a continué dans cette logique, en investissant dans des matériaux de plus en plus résistants, basés sur une technologie de pointe.
Aujourd’hui, la marque souhaite continuer dans cette lancée, tout en s’engageant vers une production plus équitable et durable. Une série d’aménagements a été mise en place au niveau du processus de production (élimination des produits nocifs comme le téflon, utilisation de coton bio, polyester recyclé…) et les conditions de travail (100 % d’électricité renouvelable, tri sélectif, recyclage, sensibilisation des employés aux éco-gestes, charte de bonne conduite…).
Parmi les produits labellisés OEKO-TEX® chez Norrøna, nous avons un faible pour sa gamme de veste down™750. Elle comporte une isolation thermique en duvet à forte capacité isolante et imperméable. La gamme est idéale comme seconde couche en cas de fortes baisses de température.
Bien qu’il s’agisse de duvet de canard, il s’agit d’animaux issus de l’industrie alimentaire et non d’animaux tués uniquement à but vestimentaire. Par ailleurs, l’élevage des oiseaux est conforme aux normes environnementales européennes. Quant aux instructions de lavage, elles se rapportent aux critères de certification OEKO-TEX® 100, qui privilégie l’économie d’eau.
Low impact de Millet et le développement durable
La marque Millet voit le jour en 1921, dans un petit atelier de fabrication dédié aux équipements alpins. Depuis la création de leur marque, les fondateurs de Millet n’ont cessé de développer des produits à l’affût des nouvelles technologies, se présentant souvent comme des précurseurs dans le domaine des vêtements de haute-montagne. C’est grâce à cette idée de dépasser constamment les limites que Millet accompagna les plus grands alpinistes dans leurs ascensions.
Aujourd’hui Millet se fixe un nouvel objectif, toujours au service de la montagne et des grimpeurs. Celui de s’engager à limiter au maximum son impact environnemental. « Protéger notre terrain de jeu qu’est la montagne » : telle est désormais la volonté de la marque française, qu’elle applique au cours d’une série d’engagements pour la planète. À travers une politique RSE rigoureuse, Millet s’engage à ce que ses produits soient non seulement d’une qualité supérieure, comme il l’a fait ces 80 dernières années, mais qu’ils soient aussi les durables possibles.
Afin d’appliquer au mieux cette philosophie, Millet a créé le référentiel Low Impact, visant à sensibiliser les alpinistes aux équipements écologiques. Ce référentiel a pour but de récompenser les produits possédant le plus faible impact environnemental pour chaque collection. Il se divise en deux catégories : les matières à faible impact environnemental (matériaux recyclés, biologiques, lin, chanvre et autres matières végétales) et les produits certifiés (OEKO-TEX®, Bluesign®…)
Pour cela, la marque a défini tout son processus de production sur la base de l’éco-conception. Il s’agit d’une approche environnementale multi-étapes, qui consiste à avoir une vision globale du cycle de vie d’un produit. Chaque étape de réalisation (extraction des matières premières, fabrication, logistique et gestion de la fin de vie du produit) est ainsi prise en compte. Cette approche se base également sur des critères écologiques clés comme le changement climatique, la toxicité ou le pic d’ozone.
De plus, pareillement à Norrøna, Millet effectue un travail de traçabilité sur ses matières d’origine animale, afin de vérifier que l’élevage est bien conforme aux normes environnementales.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, la labellisation Bluesign® ou OEKO-TEX® implique forcément une réglementation stricte sur l’utilisation de substances chimiques dans les produits et matières premières. C’est pourquoi Millet privilégie l’utilisation du Primaloft®, dont nous avons expliqué les vertus écologiques.
Chez Hardloop, nous apprécions tout particulièrement la doudoune Trilogy Primaloft® Hoodie, faite à partir de matière recyclée. Elle est très respirante, imperméable et offre également à son utilisateur une vraie liberté de mouvements.
Pour Millet, l’empreinte carbone fait aussi partie des éléments clés de sa démarche environnementale. Par conséquent, la marque souhaite valoriser la production dans ses propres usines, afin de minimiser les transports.
De l’autre côté de la frontière, une autre firme tout aussi engagée fait ses preuves quotidiennement en tant qu’équipement durable. Tout comme son homologue français, l’allemand Vaude considère que la passion pour les sports de plein-air est inconditionnellement liée au respect de la nature.
Green Shape avec Vaude
Vaude (prononcer à l’allemande « faude ») commence sa belle histoire écolo en 1974, lorsqu’un amoureux de la montagne, Albrecht von Dewitz, décide de créer la marque. Du statut de petite entreprise allemande, elle est passée à celui de marque leader sur le marché européen, dans le domaine des sports de montagne.
« Nous voulons apporter notre contribution à rendre ce monde meilleur, afin de permettre aux générations futures de continuer à profiter des merveilles de la nature ». Cet extrait d’une vidéo de présentation de Vaude illustre parfaitement la logique durable dans laquelle s’inscrit la marque.
Outre sa certification Bluesign®, Vaude dispose de son propre système d’évaluation, portant le nom de Green Shape. Grâce à lui, la marque se revendique comme l’équipementier outdoor écologique le plus prometteur d’Europe. Et pour cause, Green Shape en impose…
Ce système d’évaluation garantit que les produits de la marque sont écologiques et équitables, depuis leur naissance jusqu’à leur seconde vie. Tout est fait en sorte que le produit soit réparable ou réutilisable lorsque l’utilisateur n’en voit plus l’utilité.
La marque allemande utilise une métaphore, celle d’un fil vert se retrouvant dans tous les domaines de l’entreprise. Cela signifie que le label Green Shape concerne tout aussi bien les produits que les sites de production, et notamment le siège social de Vaude. Ce dernier est climatiquement neutre (compensation de toutes les émissions carbones), dispose d’une cantine bio et veille au bien-être de ses employés en leur proposant un service de crèche et des cours de sport. En parallèle, un travail de sensibilisation à l’environnement est effectué, en encourageant les salariés à venir au travail par un moyen de transport écologique.
Au niveau de la production en elle-même, les matériaux utilisés sont durables (coton bio, chanvre, duvet d’élevage respectueux des animaux), certifiés Bluesign®, OEKO-TEX® ou GOTS (autre référentiel portant sur les textiles biologiques). Grâce à ces certifications de haut-niveau, ils sont parfaitement inoffensifs, aussi bien pour la nature que pour l’homme. C’est notamment le cas pour les teintures écologiques utilisées, qui sont non allergènes ni cancérigènes, contrairement à de nombreuses teintures présentes sur le marché du textile.
Dans le cadre de la certification, tout matériau ou technologie controversée sont immédiatement éliminés. Cela signifie que Vaude n’a pas recours à la nanotechnologie ni à l’ingénierie génétique, dont les effets sont encore peu connus de la science. Il est de même pour le fluorocarbone ou l’hypochlorite, des matériaux possiblement nocifs, mais pas officiellement reconnus comme tels.
Ces directives ne sont pas seulement appliquées sur les tissus. Elles concernent également les fermetures éclairs, boutons, imprimés, etc.
Prenons l’exemple de la doudoune Kabru Light Jacket II, veste en duvet naturel pour les sports de montagne. Grâce à son évaluation Green Shape, l’utilisateur a la garantie que les matériaux sont certifiés, que le duvet animal est issu d’un élevage biologique et que le traitement du tissu est garanti sans produits nocifs pour l’environnement ou la santé du consommateur. Le label garantit également un lavage facile et écologique, à basse température et sans nettoyage à sec.
Un peu plus au sud, dans les charmantes contrées basques, la marque Ternua s’inscrit dans une démarche similaire.
Neokdun® de Ternua
Ternua fait ses premiers pas en 1995, en se spécialisant dans les équipements de randonnée, trekking, trail, running et escalade. Depuis sa genèse, Ternua focalise sa production sur l’innovation technique, afin d’apporter aux sportifs de haut niveau une technologie de pointe. Son nom signifie d’ailleurs « Terre Neuve » en basque.
Par ailleurs, la protection de l’environnement et la solidarité font partie intégrante de l’ADN de Ternua. Ses valeurs s’inspirent directement de la philosophie des anciens baleiniers basques. Malgré leur nécessité de chasser les animaux marins pour leur survie, ils s’efforçaient de répondre à leurs besoins tout en respectant leur environnement. Son joli logo en forme de queue de baleine leur rend hommage et illustre parfaitement l’engagement de Ternua en faveur de la protection animale, et particulièrement celle des cétacés.
Dans ce cadre, la marque collabore avec l’association WDC (Whale and Dolphin Conservation) depuis près de 20 ans. Il y a deux ans, Ternua s’est aussi associée à EOCA, une organisation engagée pour la préservation des écosystèmes.
Le caractère éthique de Ternua se manifeste également à travers son engagement auprès de l’European Outdoor Group, regroupant les plus grandes marques de sports outdoors et d’alpinisme. La vocation du groupe est de veiller à la défense des intérêts communs de l’outdoor européen, notamment à travers l’établissement de normes environnementales.
Comme plusieurs de ses homologues outdoor, une grande partie de la production est certifiée Bluesign® et GOTS, deux pionniers en matière de certification environnementale. Depuis sa certification, Ternua utilise des matériaux organique (100 % de son coton est biologique et certifié GOTS depuis 2009), ainsi que de tissus recyclés, naturels et biodégradables.
Conformément à la certification Bluesign®, Ternua s’est engagée à éliminer les PFC (perfluorocarbures), un composant hautement toxique, d’ici la fin de l’année 2017. 80% de PFC ont déjà été éliminés en 2016.
L’exemple le plus parlant de son action en faveur de l’environnement reste sans aucun doute l’utilisation d’un produit 100% recyclé, 100% recyclable. Il s’agit de Neokdun, un duvet intégralement recyclé, basé sur une technologie durable et responsable.
Neokdun est issu de produits recyclés (linge de lit ou vêtement) qui arrivent à la fin de leur cycle de vie. Contrairement à la majorité des grandes marques textiles qui les considèrent comme des déchets, Ternua fait partie de ceux qui croient à la seconde chance.
Pour le procédé d’extraction, c’est simple. Le duvet est extrait manuellement de ces produits en fin de vie, pour être traité par la suite. Malheureusement, en tant que citoyens lambda, nous ne sommes pas autorisés à connaître le traitement exact de ce duvet. Mais l’on connaît le plus important : il s’agit d’un traitement sans aucun produit chimique nocif ajouté et audité par un institut indépendant, afin de garantir son origine éthique. Une fois que le duvet est traité, il est ensuite utilisé comme rembourrage dans différents types de produits.
On retrouve ce duvet dans la doudoune Loughor de Ternua, idéale pour le trekking et la randonnée hivernale grâce à son action coupe-vent et respirante. Son gros plus ? Elle maintient la température corporelle et son rembourrage très léger lui permet d’être transportée très facilement dans votre sac de rando.
Chez Hardloop, nous avons tout de même une petite préférence pour la doudoune Spituk, dont le traitement déperlant protège mieux contre la neige et la pluie fine, en évitant ainsi que le rembourrage ne s’humidifie.
Malgré l’éveil très progressif des consciences aux enjeux environnementaux, de plus en plus de marques de sports outdoors suivent cette idée de limitation des ressources. Cette sensibilité à l’égard d’un développement durable s’accroît également à niveau social, notamment après le scandale international du Rana Plaza au Bangladesh, où 1 100 personnes ont trouvé la mort lors de l’effondrement de cette usine textile. De nombreuses firmes réalisent la nécessité d’imposer un nouveau mode de fonctionnement à leur système de travail et tirent les leçons des catastrophes écologiques et sociales qui ont eu lieu par le passé.
Mais un long chemin reste encore à parcourir. Chez Hardloop nous restons persuadés que chaque initiative compte car, rassemblées par milliers, elles finiront par tisser une toile éthique, permettant aux générations de demain d’évoluer dans un monde meilleur.
Article rédigé pour Hardloop.fr, susceptible d’être modifié par le client