San Francisco prends garde, nous comptons bien t’explorer ! Après 11 heures de vol, nous voilà enfin arrivés au cœur de cette célèbre ville californienne qui nourrit bien des années notre imaginaire.
Pour accéder au centre-ville, nous prenons un bart, sorte de RER à l’américaine bien plus spacieux que nos espaces confinés de la région parisienne. Nous ne tarderons pas à le découvrir, tout ici est plus grand, plus imposant, plus impressionnant… Oui, l’échelle américaine n’est pas comparable à notre environnement européen, et encore moins à celui de la Ville Lumière.
Les accès sont également plus simples. Un trajet direct nous mène à notre destination, au beau milieu du Downtown San Franciscain ! L’une des premières images qui me saisit est cet enchevêtrement de panneaux indiquant plusieurs villes dans le monde. On sent en effet une atmosphère internationale dans cette ville où le melting-pot semble avoir fait son nid.
Armés de nos valises, nous sommes émerveillés (et quelque peu effrayés) par les véritables montagnes russes qui nous mènent à notre hôtel. A l’instar de la capitale portugaise, les rues montent et descendent à vau-l’eau et imposent aux marcheurs un sérieux exercice physique ! Un conseil : prévoyez un bagage mince si vous souhaitez parcourir SF à pied munis de vos affaires de voyage…
Une fois arrivés à bon port, nous découvrons avec enthousiasme l’hôtel San Remo, situé dans le quartier de North Beach. L’établissement nous plonge dans une ambiance totalement insolite, comme si le temps avait suspendu son envol en plein cœur des années folles. La chambre est assez étroite mais il s’agit d’une pénitence commune à SF, sauf pour la poignée de privilégiés capables de s’offrir les prix extravagants de l’immobilier.
Après un petit repos bien mérité, nous partons à la découverte de notre quartier, assez résidentiel mais très agréable pour les voyageurs désireux de fuir le tumulte urbain. De jolies maisons colorées à l’architecture victorienne bordent les rues en côte. Nous apprécions tout particulièrement les vastes fenêtres et leurs élégantes balustrades, non sans rappeler le célèbre « Nothing Hill » Londonien.
Cela ne sera qu’une petite visite furtive car le jetlag se fait sentir à vitesse grand V ! Nous décidons donc de nous poser rapidement dans un restaurant du quartier avant de tomber dans les bras de Morphée et d’entamer l’exploration de cette cité californienne le jour suivant. Notre choix se pose sur l’un des nombreux établissements italiens qui peuplent la ville et dont la réputation n’est plus à faire. Prenez garde amis à la bourse légère, les notes de certains restaurants (voire beaucoup) frôlent l’indécence ! L’addition sera salée pour ce premier soir : près de 95 € pour deux entrées et deux plats simples, accompagnés d’une boisson… Il nous faudra être plus prudent à l’avenir, au risque de finir sans le sou à la fin de notre périple.
Jour 2 : Visite des quartiers de Nob Hill, Russian Hill et Downtown
Réveillés de (très) bonne heure – décalage horaire oblige – nous nous mettons en tête de goûter aux fameux breakfeasts américains dont on nous a tant vanté les mérites. Notre estomac nous mène vers le Pat’s Café, un diner aux vastes influences américano-mexicaines. Un conseil : privilégiez la place près de la fenêtre pour bénéficier d’une jolie vue sur le Cable Car.
Deuxième découverte phare du voyage : les portions sont gargantuesques, à tel point que les américains demandent souvent à emporter le reste de leur festin ! Malgré ces dimensions dépassant l’imaginable, les saveurs sont à la hauteur de nos attentes.
Tortilla pour moi et omelette californienne pour Jeff : un délicieux mélange de frijoles (haricots noirs souvent présents dans la cuisine mexicaine), tomates finement coupées, épices variés accompagnés d’un guacamole fondant à souhait. Je suis étonnée par le nombre de refills (soit le fait de remplir à nouveau nos verres et tasses) de café proposé toutes les 10 minutes. Nul doute, les américains ne manquent pas de ressources…
Après ce repas épicurien, nous décidons d’éliminer quelques calories en visitant Nob Hill, qui n’est autre que la plus haute colline de la ville. Du haut de ses 115 mètres, elle illustre parfaitement son nom faisant allusion aux nobs, ces riches magnats du chemin de fer et de l’industrie minière ayant gagné leur pactole du temps de la ruée vers l’or. A la fin du XIXe, ils y installèrent de somptueuses villas malheureusement détruites suite à l’incendie dévastateur de 1906. Le quartier n’a pas perdu de sa superbe pour autant : des demeures luxueuses et élégantes continuent d’habiller ces rues bourgeoises. Seul le bruit métallique du Cable Car vient perturber l’étrange silence régnant sur les lieux.
Nous continuons notre ascension vers Russian Hill. On vous voit venir, le nom ne fait pas référence aux fameuses montagnes mais aux tombes de marins et de trappeurs russes découvertes dans le quartier à la fin du XIXe. Le lieu est hautement touristique et pour cause, ses pentes vertigineuses offrent une vue magnifique sur Alcatraz et l’Oakland Bay Bridge. Le quartier présente par ailleurs un charmant décor aux passages tortueux, petits escaliers et impressionnantes demeures arborées.
A ne manquer sous aucun prétexte : la célèbre Lombard Street, la rue la plus sinueuse de San Francisco. Vous la connaissez surement, elle fut représentée un nombre incalculable de fois au cinéma à travers des scènes de course-poursuite rocambolesques. Au printemps, la rue se drape d’un magnifique manteau de fleurs, notamment des hortensias ramenés au début du XXe siècle par un français (cocorico). Nous avons ainsi pu profiter de magnifiques allées fleuries tout en descendant cette pente ardue et grouillant de visiteurs curieux.
Notre après-midi se termine par la visite du Downtown , assez bruyant et peu attractif à nos yeux. Nous y restons donc peu de temps et repartons pour les hauteurs, direction Top of the Mark ! Un rooftop que l’on vous conseille vivement pour apprécier la vue sur une armée de buildings semblables aux décors new-yorkais.
Le hall classieux doté d’un immense lustre en cristal et d’un piano à queue laisse présager le décor du bar situé au 18ème étage de cet hôtel de luxe. En effet, ne sommes pas déçus du voyage car nous arrivons à point pour le coucher de soleil venant se cacher derrière ces géants de verre.
Malgré la vue inoubliable, impossible pour moi de commander un apéritif alcoolisé. Eh oui, tout bon lieu chic qui se respecte à San Francisco demande de montrer patte blanche, autrement dit une preuve d’identité, peu importe votre âge… Manque de bol, mon passeport est resté sagement posé dans la chambre de notre hôtel. Cela sera un jus de pamplemousse pour ma pomme.
Nous terminons cette magnifique journée par un dîner à Chinatown, curieux de goûter aux spécialités de l’Empire du Milieu. Comme son nom l’indique, ce quartier est rempli d’échoppes, restaurants, salons de massages et autres établissements chinois, reconnaissables par leur jolis idéogrammes. Mon regard se pose sur une rue constellée de jolis lampions rouges qui s’illuminent à la tombée du jour.
Nous choisissons un restaurant typique, le Great Eastern (merci le Guide du Routard), reconnaissable à sa forme de pagode. Au menu figure une impressionnante liste de plats que l’on peine à choisir au vu de leur diversité. Un conseil aux omnivores : goûtez à leurs fabuleux Dim Sum ! Les plats sont une fois de plus gargantuesques mais aussi fort savoureux. Revers de la médaille : l’addition est assez corsée, à l’image du reste de la ville.
Jour 3 : Départ pour Seaside/Monterrey
Avant de mettre les voiles sur la côte pacifique, nous passons une dernière matinée à SFO, pour profiter de la douceur de North Beach et du Fisherman’s Warf, le quartier du port. Une seconde dégustation chez Pat’s Cafe s’impose car la spécialité du lieu sont les eggs Benedict : un régal ! Rien de tel qu’une petite balade digestive en direction de l’océan pour se revigorer après ce festin. Sur notre chemin, nous ne résistons pas à prendre un cliché de l’un des camions de pompier vintage croisés maintes fois depuis notre arrivée. Discrètement (ou presque), je prends la pose devant la caserne.
Bon à savoir : si vous souhaitez visiter les bateaux historiques (XIXe s.) de Fisherman’s Wharf se dressant fièrement sur les flots, il vous faudra mettre la main à la poche ! Pour la « modique » somme de 15 $, vous pourrez pénétrer au cœur des navires. Un peu trop cher à notre goût mais les amoureux de la mer y trouveront peut-être leur compte.
On peut aussi s’offrir un joli spectacle sur les docks, en admirant les sea lions donner un concert en plein air. Prenez le temps d’observer ces curieux animaux marins se dorer la pilule au soleil tout en se crêpant le chignon pour obtenir le meilleur spot. On y resterait bien des heures mais il est temps de partir pour de nouvelles aventures.
A suivre : Notre séjour à Monterey, petite côte d’azur californienne