Le 26 octobre dernier, Netflix nous dévoilait la première saison du reboot de Sabrina, l’apprentie sorcière, j’ai nommé dorénavant : Les nouvelles aventures de Sabrina. Pour ceux qui s’attendaient à retrouver leur héroïne gentillette transformer les chipies en crapauds, on est bien loin du compte. Voici ce que donne le remake de la teen série des 90’s, beaucoup plus dark que son prédécesseur.
Sabrina l’apprentie sorcière : le pitch à la sauce 90
Adaptée de la série de comics au même titre (signé Dan DeCarlo chez Archie Comics), Sabrina, l’apprentie sorcière revenait pour la quatrième fois sur les écrans en 1996, après plusieurs adaptations kitschesques. Pour vous replacer dans le contexte de vos jeunes années, Sabrina Spellman (jouée par la pétillante Melissa Joan Hart) apprenait le jour de ses 16 ans son statut de sorcière. Les parents ayant disparu de la circulation (papa sorcier, maman mortelle), la jeune blondinette était élevée par ses deux tantes totalement loufoques, Hilda et Zelda, respectivement interprétées par Caroline Rhea et Beth Broderick. Hilda, c’était une sorte de Phoebe Buffay quarantenaire aux fringues multicolores et toujours prête à faire la bringue. Sa sœurette était plutôt du genre nerd un peu trop sérieuse qui offrait un parfait complément à la frangine délurée.
Et n’oublions pas les deux principaux acolytes de Sabrina, Harvey Kinkle (Nate Richert) son gros crush, et Salem, qui était tout bonnement le chat le plus stylé de tout l’univers. Accessoirement, il s’agissait d’un ex-sorcier mégalo condamné à vivre un siècle dans le corps d’un matou. Faute de n’avoir pu conquérir le monde, il passait ses journées à papoter avec sa maîtresse et l’aider dans ses sortilèges. Il y avait aussi cette peste de Libby qui cherchait constamment des noises, ce qui lui valut de se faire temporairement transformer en chèvre… Mythique.
Qu’on se le dise : si la première (ou plutôt quatrième) version de Sabrina était complètement givrée, ça n’est clairement pas le cas de son successeur qui s’éloigne drastiquement de l’univers crazy girly de notre série d’enfance.
Les nouvelles aventures de Sabrina : le pitch
Exit le catou guignol et pipelette comme une pie : ici, Salem est un chat « normal » destiné à protéger sa maîtresse de ses ennemis, point barre. On vous voit déjà crier au scandale mais comme l’explique Robert Aguirre-Sacasa, créateur de la série, il s’agissait d’un choix stratégique pour mettre un terme à l’univers comique de la série. Et en effet, ça ne loupe pas : la nouvelle Sabrina (jouée par Kiernan Shipka, déjà vue chez Mad Men) vit dans un monde satanique, noir et dénué de mignonneries.
Sabrina (« Brina » pour les intimes) est une sorcière de son temps : forte, intelligente, et furieusement attachée à son petit ami Harvey (Ross Lynch) et ses BFF Susie et Rosalind (Lachlan Watson et Jazz Sinclair).
On retrouve donc miss Spellman à la veille de ses seize ans habitant chez ses deux tantes (incarnées par Lucy Davis et Miranda Otto) dans la mystérieuse ville de Greendale. Toujours le même schéma familial à l’exception d’un nouvel élément venant s’inviter dans le manoir / maison mortuaire (on vous l’a dit, le bisounours c’est du passé) : Ambrose Spellman, le cousin sorcier pansexuel condamné à rester entre quatre murs pour avoir voulu faire sauter le Vatican. Rien que ça.
Jusqu’ici rien d’affolant sauf que pour devenir une vraie sorcière, Sabrina doit passer par un « dark baptism » à l’instar de ses aînés et se soumettre au Dark Lord, aka Satan en personne. On vous la fait courte : Sabrina refuse de renier sa partie mortelle et file à l’anglaise durant son baptême noir. Après de lourdes négociations, elle fait un pacte avec le diable : on lui passera cette étape si elle accepte de se rendre à l’académie des sorcières. C’est là que commencent les embrouilles…
On en pense quoi ?
Même si l’on est assez nostalgique de la série d’origine et son ambiance délicieusement old-school, le remake nous rend tout chose à sa manière. Arrivé à point nommé durant la période d’Halloween, il nous a fait agréablement frissonner avec son ambiance Famille Adams sur fond de forêts maléfiques. Tout comme son homologue Riverdale, la série joue habilement sur les temporalités : au look 60’s des personnages (mention spéciale au col claudine des glaçantes 3 sisters) viennent s’ajouter plusieurs éléments high-tech, plaçant la série dans une époque indéterminée. Un décor qui nous donne sacrément envie de plonger sous le plaid avec une bonne grosse tasse de thé.
Cerise sur le gâteau, cette nouvelle version est résolument plus woman-power que l’originale. Sabrina se bat bec et ongles pour que ses amies se fassent respecter par la gent masculine comme nous le démontre cette fameuse scène hot où elle donne une leçon bien méritée à une bande de décérébrés dans les mines (on ne vous en dit pas plus). L’héroïne est une jeune ado en plein dans la mouvance mee too, renvoyant une image beaucoup plus engagée tout comme ses copines au caractère bien trempé. Et pour ceux qui, comme nous, voulaient du frisson, on est royalement servis avec les scènes de torture, sacrifices, voire de cannibalisme qui rythment la série. En somme, l’ambiance mi-horreur mi-fun est aussi brillante et percutante qu’un Stranger Things version witch.
Ô joie, la série fera son come-back sur Netflix pour une saison 2, déjà en tournage !
Article rédigé pour le Comic Con Paris, susceptible d’être modifié par le client.